Atomik Magik Circus


François Burland, Nadja Kilchhofer, Romain Mader
20.02.2015 – 30.04.2015

Au début des années 1950, voyager au-delà de la Terre semble tenir plus du fantasme que de la réalité. Pourtant, dès 1957, les gouvernements de l’URSS et des Etats-Unis, en pleine guerre froide, comprennent la conquête spatiale comme un enjeu majeur pour démontrer leur supériorité réciproque. Les années soixante marquent une forte compétition technologique entre les deux gouvernements. Débutant en 1957 avec Spoutnik-1, le premier satellite artificiel de l’Histoire, elle a rapidement pour enjeu les vols habités et l’envoi d’un homme sur la Lune. Si l’URSS renforce son prestige le 12 avril 1961 en envoyant Youri Gagarine effectuer un vol autour de la Terre, c’est Neil Armstrong qui, le 20 juillet 1969, posera sa capsule dans « la Mer de Tranquillité », faisant de lui le premier homme à marcher sur la lune.

 

En Suisse, le petit François Burland n’est pour sa part pas tranquille du tout ; son imagination circule à la vitesse Mach 18, et les images de la guerre froide lui parviennent comme une menace constante, cristallisant sa mémoire vive sur les images de la conquête de l’espace et des mers. Voulant avertir les gouvernements de sa riposte soudaine et fort d’une neutralité toute helvétique, François Burland créé des fusées, des zeppelins, des soucoupes volantes condamnés à ne jamais voler, puisqu’ils ne sont que ses jouets construits à partir de matériaux recyclés.

Mais l’artiste, une fois devenu adulte, n’a pas dit son dernier mot : convaincu de l’ironie de cette course spatiale, il se dédie très vite à la réalisation du projet bien nommé « Atomik Magik Circus » qui ne comporte pas moins de trois fusées, une soucoupe volante, un Spoutnik, un zeppelin silencieux ainsi qu’un sous-marin long de 18 mètres.

 

Pris d’assaut par tant de travail, le général Burland, comme en temps de guerre, appelle aux renforts pour consacrer son projet pharaonique : faisant une sélection naturelle, c’est sans hasard qu’il associe les guerriers de l’espace Romain Mader et Nadja Kilchhofer qui veulent, quant à eux, offrir à la Russie l’exploit qu’elle s’est fait voler par Neil Armstrong lors de son alunissage en 1969. Inspirés par la propagande américaine réalisée aux USA durant la deuxième guerre mondiale, c’est sans appel qu’ils répondent positivement à ce nouvel allié. Soutenus par la société Baysersky, ils se rendent avec une vingtaine de surhommes et de surfemmes sur la planète Alyona 3 pour y procréer une nouvelle civilisation. Mais ils se trouvent être condamnés à séjourner sur cette planète aux propriétés homéopathiques qui verra très vite le désintérêt de la société. Dans ce contexte hostile et frustré par l’absence d’extra-terrestres, Dimitry devient fou! Il crée des vestiges d’une civilisation passée et se déguise en homme vert comme pour se rassurer et créer sa propre rencontre du troisième type. En direct d’Alyona 3, Sergeï, raconte pour sa part son épopée et sa facilité à séduire l’entièreté du charter féminin qui erre désormais sur cette planète. «Je suis ravi d’y habiter, c’est le paradis ici!» raconte, décomplexé, l’étalon russe.

 

Bref, une aventure interstellaire à découvrir dès le 20 février 2015 à QG, sous forme d’installations monumentales, de photographies et de vidéos.