QG

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Six passionnés de culture, Corinna Weiss, Julie Houriet Salomon, Pascal Bühler, François Henry, Damien Modolo et Yvonne Tissot, ont créé à La Chaux-de-Fonds l’association Quartier Général (QG) en 2013, dont le but est de valoriser la vie culturelle chaux-de-fonnière, de soutenir la création artistique suisse et internationale ainsi que de défendre le principe d’un art pour tous en mettant sur pied une médiation culturelle forte. Le Conseil communal de la Ville lui loue l’écrin historique des Anciens Abattoirs de la Ville de La Chaux-de-Fonds dès février 2015 pour y créer un centre d’art contemporain éponyme.

À travers un programme contemporain et des événements temporaires, la directrice, Corinna Weiss témoigne du vent de renouveau qui souffle sur la capitale de l’horlogerie jurassienne. Elle imagine QG comme un centre d’art où l’expérimentation deviendrait le leit-motiv de toute source de création. L’artiste Christian Gonzenbach et Marc Atallah, directeur de la Maison d’Ailleurs, à Yverdon, sont parmi les parrains. QG veut programmer tant des expositions pointues et variées que différents événements à l’intérieur des murs ainsi qu’à l’extérieur ; ainsi que des concerts, des conférences, des visites guidées…

En 2015, l’association Quartier Général monte sa première exposition nommée Atomik Magik Circus. De quatre à huit expositions sont imaginées chaque année. Après 4 ans passé à la présidence de l’association QG, Walter Tschopp passe le flambeau en 2019 à Jérome Baratelli. Aujourd’hui, le comité est composé par Jérôme Baratelli (président, ancien responsable de la filière communication visuelle à la HEAD ), Denis Roueche (secrétaire, artiste et curateur), Kalust Zorik (trésorier et spécialiste en marketing), Nicolas Babey et Emanuelle Cottet. Quelques 300 personnes sont membre de l’association.

Anciens abattoirs

Les premiers abattoirs (1841-1922)

Les travaux pour un premier abattoir public débutent en 1839 et ouvrent leurs portes le 23 avril 1841. Au cours du temps, ils subiront des agrandissements et des transformations, respectivement en 1874 et 1893. À la fin du XIXe siècle, la population de la ville a quadruplé engendrant un accroissement conséquent des abattages. En 1897, les maîtres bouchers de La Chaux-de-Fonds signent une pétition faisant état de l’étroitesse et du mauvais état des installations, ils demandent donc la construction de nouveaux abattoirs. Lorsque le Conseil communal reçoit cette demande, il se rend rapidement compte qu’il devient inévitable de construire de nouveaux bâtiments ailleurs.

Les nouveaux abattoirs (1906)

L’emplacement retenu – au lieu-dit du Sentier, aujourd’hui à la croisée de la rue du Commerce et de la rue de Morgarten – remplit les conditions idéales : il est en dehors de la ville, tout en étant proche du centre économique, sur un terrain plat, facile d’accès. La proximité d’une gare favorise un flux régulier et rapide de la marchandise.En 1900, 20000 mètres carrés sont achetés par la Ville à l’emplacement choisi. M. Uhlmann, architecte qui s’est illustré notamment par la construction des abattoirs de Mannheim, se voit confier la construction des nouveaux locaux. En 1903, un crédit de 1.1 million de francs est attribué au projet car le Conseil communal évaluait l’accroissement de la de population de 50000 habitants et une capacité annuelle d’abattage de 28600 têtes. Le 27 septembre 1906, les nouveaux abattoirs sont inaugurés officiellement. La capacité des abattoirs prévue initialement, pourrait en cas de besoin être augmentée afin de gérer les besoins d’une population de 100000 habitants.

Fonctionnement des abattoirs

Le bâtiment est conçu pour que le bétail soit introduit à l’intérieur depuis la voie ferrée. Les espèces sont ventilées depuis les quais de déchargement dans différentes écuries de stationnement (porcheries, étables et bouveries). De là, il est conduit dans les halles d’abattage idoines, à savoir pour les porcs, le petit bétail et le gros bétail. Ensuite, les pièces de viande sont acheminées par rail aérien dans des locaux frigorifiques et les dépouilles dans la triperie. Des pièces spécifiques à la transformation de la viande complètent ce dispositif (hachage des viandes, transformation du sang, préparation des boyaux). La halle d’abattage des chevaux, la fourrière, la halle d’équarrissage et l’entrepôt des cuirs sont situés à l’angle sud-ouest de la parcelle. Il existe aussi un abattoir sanitaire pourvu d’un four crématoire destiné au bétail malade et à la destruction de la viande infectieuse.

Les abattoirs pendant la seconde Guerre Mondiale

En 1939, suite à la mobilisation générale, les abattoirs sont réquisitionnés par l’armée pour y établir un cantonnement de soldats. L’occupation est effective du 30 septembre 1939 au 4 juin 1940, puis du 18 au 23 juillet 1940. Soldats et chevaux occupent toutes les écuries des abattoirs. L’étal de vente sert à la fois de magasin et de cuisine militaire, tandis que l’infirmerie occupe le bureau et le laboratoire du directeur. La cohabitation avec l’activité des abattoirs, quoique moindre en raison de la situation, et de l’armée ne va pas sans causer des problèmes sanitaires.

Fin XXe siècle

En 1944, les abattoirs retrouvent leur fonction d’origine. En 1976, le commerce de viande s’est concentré ailleurs et la part des abattages faits sur place a diminué. Les lieux sont réorganisés afin de réduire la surface d’exploitation et d’entretien. Certains locaux sont loués et consacrés à d’autres affectations : ateliers, entrepôts, station de lavage de voitures. Dès 1988, l’abattage est en chute libre et la surcapacité croissante des lieux incitent la Ville à envisager la vente.Dès 1999, les abattoirs ne respectant plus les normes d’exploitation, le Conseil d’État révoque l’autorisation de leur utilisation. L’activité d’abattage se poursuit néanmoins, assurée à titre privé par un boucher de la ville qui obtient une prolongation de l’autorisation d’exploitation. Les abattoirs, d’abord symbole du progrès et du développement industriel de la ville sont recyclés progressivement au gré des bouleversements économiques en différents projets de la société des loisirs mais aucun n’aboutissant.

Le renouveau des abattoirs

À partir de 2000, les abattoirs sont peu à peu abandonnés. Le complexe, en attente d’une affectation continue de se dégrader. En 2003, une des halles est louée à une association locale qui en fait un skate-park couvert. En 2015, l’association Quartier Général, créée en 2013, installe aux abattoirs un centre d’art contemporain et monte sa première exposition. Le Conseil général vote alors un crédit de réhabilitation permettant de petits travaux. La bière la Comète, nom d’une ancienne marque de bière chaux-de-fonnière, est ressuscitée en 2012, et en 2015 la brasserie artisanale s’installe aux abattoirs.

Le bâtiment est classé Monument historique et fait partie de la liste des biens culturels d’importance nationale.

 

Atomik Magic Circus

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Haut les Masques

Photographie: Nathan Lopez