Depuis sa commercialisation au début des années 1970, le jeu vidéo s’est progressivement imposé comme l’une des industries culturelles les plus lucratives et populaires de notre époque. S’il a suscité une « panique mo- rale », à l’image de l’ensemble des nouveaux médias, et que sa légitimité culturelle fait encore aujourd’hui l’objet de débats, le jeu vidéo gagne cependant ses lettres de noblesse depuis deux décennies. Ses potentialités esthétiques ainsi que sa valeur culturelle sont aujourd’hui reconnues.
Parallèlement, plusieurs mouvements artistiques se sont lentement construits autour de ces avancées technologiques et visuelles. Ainsi, à l’heure actuelle, nombre d’artistes s’approprient volontiers ces univers numériques pour les modifier et les détourner, notamment au travers
de la photographie virtuelle ou encore du Video Game Art. Avec l’entrée de l’art vidéoludique – que nous nommons le play – sur la scène de l’art contemporain, la frontière entre art et jeu vidéo devient par conséquent floue. Cette porosité pose alors une question : les jeux vidéo commerciaux à l’image de Super Mario & consorts peuvent-ils être qualifiés d’œuvres d’art ?
Entouré de plusieurs expert.es, Quartier Général interroge cette perméa- bilité au travers d’une multitude d’œuvres jouables, issues autant de la sphère commerciale, indépendante que du design interactif. Si ce n’est par la muséification, le jeu vidéo semble détenir des qualités propres lui permettant de prétendre à un statut artistique, parce qu’il est loin d’être un espace clos, uniquement destiné à l’évasion; il est au contraire en dialogue permanent avec la société et le médium par excellence du défi et de l’implication personnelle.
Game over Play forever est le résultat de la réunion de deux sélections : l’une établie par Selim Krichane – cofondateur du GameLab EPFL-UNIL – l’autre effectuée par Jérôme Baratelli – président de l’association Quartier Général. Production technique et création artistique s’entremêlent ; chacun des domaines s’approprie différentes esthétiques, singularités narratives et langages interactifs. Il faut cependant garder à l’esprit l’exis- tence d’une certaine dichotomie entre les termes Game et Play : avec le Game, les joueur.euses entrent dans un monde régi par des règles et des objectifs attendus ; avec le Play, ielles sont plutôt invité.es à explorer un univers et à user de leur imagination, en recréant sans limites.

Avec
Tamara et François Alliot
Catia Barreiras
Dreamfeel
Douglas Edric Stanley
Hervé Graumann
François Harik, Léa Lansiaux et Catia Barreiras
Marine Macq
Ninja Theory
NOTsoNOISY Guillaume Reymond
Okomotive
Pang Pang Club
Julien Roby et Pius Zoll
Jason Rohrer
Olivier Rossel
Georgie Roxby Smith
Spiders Studio
Kim Swift
Ta-daaa Studio
Arvi Teikari
Mario von Rickenbach
ZA/UM
Michel Ziegler
Bachelor Illustration HEAD – Genève
Master Media Design HEAD – Genève